Maternité

Comment protéger votre bébé de la bronchiolite grâce au Beyfortus ?

La bronchiolite est une infection respiratoire qui touche principalement les nourrissons de moins d’un an. Elle est causée par le virus respiratoire syncytial (VRS), qui provoque une inflammation des bronchioles, les petites branches des bronches. La bronchiolite se manifeste par une toux, une respiration sifflante et une difficulté à respirer. Elle peut entraîner des complications graves, comme une détresse respiratoire ou une pneumonie, et nécessiter une hospitalisation.

Chaque année, en France, environ 480 000 bébés sont touchés par la bronchiolite, dont 2 à 3 % sont hospitalisés. La saison dernière, l’épidémie a été particulièrement sévère, avec plus de 75 000 passages aux urgences et plus de 26 000 hospitalisations. Face à ce fléau, il n’existait jusqu’à présent qu’un seul traitement préventif, le Synagis, réservé aux enfants prématurés ou à risque.

Mais depuis septembre 2023, un nouveau médicament préventif est disponible pour tous les nourrissons : le Beyfortus. Il s’agit d’un anticorps monoclonal qui agit en neutralisant le VRS avant qu’il n’infecte les cellules respiratoires. Le Beyfortus est administré par une injection unique dans la cuisse du bébé, avant ou pendant la saison épidémique. Il offre une protection de longue durée, d’au moins cinq à six mois.

Quels sont les bénéfices du Beyfortus ?

Le Beyfortus a été développé par l’alliance du groupe français Sanofi et de son partenaire britannique AstraZeneca. Il a obtenu l’autorisation de mise sur le marché de l’agence européenne des médicaments en octobre 2022, puis le feu vert de la Haute autorité de santé (HAS) en août 2023. Il est remboursé par la sécurité sociale pour tous les nouveau-nés.

Voici une vidéo montrant ce médicament :

Le Beyfortus a démontré son efficacité dans des essais cliniques menés en Europe sur plus de 1 500 bébés. Il a permis de réduire de 83 % le risque d’hospitalisation lié à la bronchiolite à VRS, et de 78 % le recours aux soins ambulatoires. Il a également réduit la durée et la sévérité des symptômes chez les enfants infectés.

Le Beyfortus présente également un bon profil de tolérance et de sécurité. Les effets indésirables les plus fréquents sont des réactions locales au site d’injection, comme une rougeur ou un gonflement, qui disparaissent généralement en quelques jours. Aucun effet indésirable grave n’a été rapporté.

Comment obtenir le Beyfortus pour votre bébé ?

Le Beyfortus est destiné aux nourrissons nés après le 6 février 2023, date à laquelle le médicament est devenu disponible en France. Il peut être prescrit par votre médecin traitant, votre pédiatre ou votre sage-femme. Il doit être administré dans un centre de vaccination ou dans un établissement de santé habilité.

Le Beyfortus doit être injecté au moins deux semaines avant l’exposition au VRS, c’est-à-dire avant le début de la saison épidémique, qui s’étend généralement d’octobre à mars. Si votre bébé naît pendant cette période, il doit recevoir le Beyfortus dans les trois jours suivant sa naissance.

Le Beyfortus n’est pas un vaccin : il ne stimule pas le système immunitaire du bébé, mais lui apporte directement des anticorps contre le VRS. Il ne protège donc pas contre les autres virus respiratoires qui peuvent causer la bronchiolite. Il ne dispense pas non plus des mesures d’hygiène et de prévention, comme le lavage des mains, l’éviction du tabac ou la limitation des contacts avec les personnes malades.

Le Beyfortus est-il le seul traitement préventif contre la bronchiolite ?

Le Beyfortus est le premier traitement préventif contre la bronchiolite à VRS accessible à tous les nourrissons. Mais il n’est pas le seul à être en cours de développement. Un autre médicament préventif, le nirsevimab, est actuellement à l’étude. Il s’agit également d’un anticorps monoclonal, mais qui se différencie du Beyfortus par sa structure et sa durée d’action.

Par ailleurs, un vaccin contre le VRS est également en phase d’essais cliniques. Il s’agit du RSVpreF, développé par le laboratoire Pfizer. Il est destiné aux femmes enceintes, afin de protéger leur futur bébé par le transfert d’anticorps via le placenta. L’agence européenne des médicaments a rendu un avis favorable au RSVpreF en juillet 2023, et la HAS devrait se prononcer prochainement pour la France.